De nombreux français se sont lancés dans l’aventure adopter des poules dans son jardin. Si cette initiative permet de réduire le gaspillage alimentaire, de redonner vie au jardin avec des animaux attachants et de prendre soin des espaces verts, c’est aussi et surtout un bon moyen d’avoir de bons œufs frais dont on connaît l’origine tout en maîtrisant la conditions d’élevage de ces petites bêtes très appréciées. Pourtant, l’Agence régionale de santé (ARS) vient de tirer la sonnette d’alarme dans plusieurs départements où la consommation d’œufs de poulailler est déconseillée. Dans ces territoires, ces aliments frais contiendraient en effet des polluants parfois potentiellement cancérigènes. Voici les lieux concernés par ce risque.
L’ARS tire l’alerte concernant les poulaillers dans certains départements
C’est après avoir reçu une information concernant une forte concentration de dioxines dans les œufs de poules élevées non loin d’un incinérateur d’ordures du Val-de-Marne que l’ARS a lancé une enquête auprès de 25 poulaillers. domestiques de la région. Selon les lectures plutôt alarmantes, la situation est critique. En effet, tous les échantillons d’œufs et de terre prélevés pour l’occasion se sont avérés contaminés. Outre les dioxines, l’agence a ainsi trouvé des furanes ainsi que des PCB (biphélynes polychlorés). Plus inquiétant encore : les poulaillers éloignés des incinérateurs ont également été touchés. Selon l’ARS, cela signifie que ces trois familles de polluants organiques persistants sont potentiellement présent dans tout le milieu urbainet pas spécifiquement autour des incinérateurs « .
Polluants persistants dans les œufs d’un poulailler domestique
En particulier, l’agence a identifié des niveaux inquiétants de PCB dans les œufs étudiés. Les niveaux analysés étaient en effet 40 à 50 fois supérieurs aux niveaux réglementaires européens. Il est également à noter que l’origine exacte de ces contaminations reste floue pour l’instant. Or, on sait que les furanes et les dioxines sont le résultat de la combustion des déchets ou des procédés industriels. Ces produits retombent au sol après dispersion atmosphérique. Quant à la pollution aux PCB, elle s’explique généralement par l’utilisation de certains produits chimiques (peinture, colles, huiles industrielles, isolants, etc.), mais elle peut aussi être accidentelle.
En tout cas, des traces de ces les polluants persistent pendant des décennies dans l’environnement, notamment les sols. En ingérant de la terre et des plantes contaminées, les poules peuvent donc contaminer leurs œufs, qui sont très poreux et donc facilement sujets à la contamination. Dans tous les cas, l’agence recommande vivement à tous les Franciliens de ne pas manger les œufs de leur poulailler domestique par principe de précaution.

Quels départements sont concernés par les risques en question ?
Une alerte avait déjà été lancée dans la préfecture du Rhône en janvier dernier. Au sud de Lyon, des prospections avaient en effet relevé des niveaux très élevés de polluants non loin d’usines chimiques. Dans son communiquél’ARS mentionne cette fois l’Île-de-France, et plus particulièrement le Val-d’Oise, l’Essonne, les Hauts-de-Seine, Paris, la Seine-et-Marne, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne, comme ainsi que les Yvelines.
Quels sont les risques encourus par la consommation d’œufs provenant d’un poulailler domestique contaminé ?
Comme l’explique l’ARS, « il n’existe aucun traitement pour éliminer ces substances du corps. La principale mesure de prévention consiste à éviter la consommation des produits alimentaires les plus contaminés. « . Les risques encourus sont en fait plutôt sérieux avec une utilisation régulière ou répétée d’aliments touchés par cette contamination. A long terme, on peut en effet observer une risque accru de cancer. Il peut également induire des troubles de la fertilité et de la grossesse. Enfin, ces substances ont des effets perturbateurs endocriniens et métaboliques notoires.

L’alerte concerne-t-elle uniquement le poulailler domestique ?
Effectivement, l’alerte lancée par l’ARS ne concerne que les poulaillers privés. Cela peut paraître assez surprenant quand on sait que dans les médias, les élevages industriels sont régulièrement en émoi à cause de problèmes d’hygiène et sanitaires. En réalité, cela s’explique par le fait que la contamination ici est liée à l’alimentation. Mais la nourriture est très contrôlé dans les secteurs marchandsce qui n’est pas forcément le cas du poulailler domestique.
Comment limiter la casse quand on a un poulailler domestique ?
Difficile d’en finir avec les bons œufs frais offerts par nos chères poules domestiques ! Si ne pas en manger vous brise le cœur, il existe un certain nombre de mesures et de bonnes pratiques que vous pouvez suivre pour garder vos œufs en bonne santé :
–Évitez de répandre des cendres dans le jardin, même s’il apporte de nombreux avantages
–Ne laissez pas vos poules picorer le sol. Ainsi, ils ne consommeront pas d’herbes, d’insectes ou de sols contaminés.
– Faites particulièrement attention à leur fournir une alimentation équilibrée. Aussi, ayez toujours leur nourriture dans les mangeoires
-De plus, ne brûlez pas les déchets verts vers le poulailler.
-Enfin, limitez votre exposition aux polluants en diversifiant votre approvisionnement en œufs (Alterner entre ceux du poulailler et ceux du magasin).